Le ministère de la Santé tente d'expliquer les importants délais dans la construction d'un nouveau service de médecine nucléaire à l’Hôpital de Saint-Eustache.
Cette situation a été vivement dénoncée sur nos ondes par le chef du Service de médecine nucléaire au CISSS des Laurentides, Dr Daniel Picard, qui affirme que Québec bloque le projet alors qu'il permettrait de vider les urgences de Saint-Eustache et de Saint-Jérôme, parmi les pires au Québec en termes de temps d'attente.
Le développement de la médecine nucléaire, approuvé en 2017, a été maintes fois retardé parce que l’hôpital a dû utiliser les espaces identifiés pour répondre au besoin de lits supplémentaires et pour désengorger l’urgence.
Considérant le manque d’espace à l’Hôpital de Saint-Eustache, un projet de construction pour un pavillon clinico-administratif est déposé au MSSS, dont le CISSS des Laurentides obtient l’aval en août 2019 pour la réalisation d’un projet jumelé, avec un financement de 10 M$ pour retirer les roulottes situées en façade de l’hôpital et 1,2 M$ pour l’aménagement des locaux pour la médecine nucléaire.
Toutefois, les coûts du projet ont doublé en raison de la pandémie.
Suivant l’aval du MSSS, les services techniques ont procédé à un appel d’offres en février 2021 avec un projet estimé à 11,8 M$ par les professionnels impliqués au dossier. La situation pandémique de la COVID-19 ayant engendré une sollicitation non négligeable du marché de la construction avec l’ajout d’une rareté de la main-d’œuvre qualifiée œuvrant dans ce domaine, un seul soumissionnaire a déposé une offre. Le coût du projet jumelé s’élevait ainsi à 22,2 M$.
Il a ensuite été envisagé de l'intégrer au vaste projet d’agrandissement l’Hôpital de Saint-Eustache de 250 M$, un scénario rapidement écarté en raison du délai qu'il aurait engendré pour la mise en place du service de médecine nucléaire.
C'est donc un retour à la case départ pour la prise en charge locale des patients en cardiologie, pédiatrie et oncologie.
Une nouvelle mise à jour de l’estimation du coût a donc été réalisée et indique que le projet est maintenant estimé à 28,8 M$. Face à cette situation, le MSSS et le CISSS des Laurentides travaillent de concert pour permettre la réalisation du projet dans les plus brefs délais.
Québec n'a toutefois pas commenté le fait que le CISSS des Laurentides serait le moins bien équipé au Québec et que les infrastructures en santé n'ont jamais suivi les besoins de la population qui a doublé en 35 ans, ce que dénonce la Coalition Santé Laurentides (CSL) formée de nombreux élus des Laurentides, gens d’affaires, personnel médical et intervenants communautaires.
Aucun porte-parole du MSSS n'était disponible pour réagir en entrevue.