Plus de 2 500 personnes des Laurentides ont récemment perdu leur fournisseur d'eau.
Après que l’entreprise Aqua-Gestion, qui exploitait plus d’une vingtaine de petits aqueducs privés, ait cessé de s’occuper de ses réseaux le 1er mars dernier, le ministère de l'Environnement exige des municipalités qu'elles prennent en charge la mise à jour des infrastructures, via une ordonnance provisoire.
Selon Québec, les municipalités ont les fonds nécessaires à la mise à jour de ces aqueducs en raison des constructions de maisons, ce que nie fermement le maire de Saint-Colomban, Xavier-Antoine Lalande.
De voir le ministère se tourner vers les municipalités en disant que nous avons cumulé des revenus basés sur les maisons construites, c'est complètement déconnecté de la réalité.
Un cas complexe
Deux ministères sont impliqués dans ce dossier :
Le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, qui détient les fonds pour procéder à la mise à jour des aqueducs.
Le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs est chargé d'effectuer les suivis nécessaires quant à la qualité et la quantité d'eau potable.
Selon monsieur Lalande, tout porte à croire que ce dernier était au courant des pratiques douteuses d'Aqua-Gestion au cours des dernières années pour plusieurs raisons:
- Les mises à jour des aqueducs ont été négligées, ce qui est constaté depuis la cessation des services de l'entreprise, alors que les municipalités prennent connaissances des installations désuètes,, parfois même dangereuses d'un point de vue santé et sécurité.
- Le propriétaire de l'entreprise, Serge Scraire,n’avait plus les certifications nécessaires pour faire le suivi de la qualité de l’eau depuis 2022.
- Il n'y a eu aucune inspection du réseau d'aqueduc privé à Mille-Îles depuis 2001.
- Deux amendes de 3500 $ chacune auraient également été remises par Québec l’an dernier pour des échantillonnages non conformes, à Mont-Laurier et Val-des-Lacs.
Autre aspect troublant : le propriétaire semble avoir continué à collecter des montants pour l'année 2025 aux citoyens des secteurs desservis par son entreprise. Les gens affectés auraient donc payé leur contribution pour l'année en cours. La question est donc : qui sera chargé d'aller chercher ces fonds?
Et maintenant, quoi?
Un avis d'ébullition est émis, pour une durée indéterminée, puisqu'aucun système de télémétrie, qui permet l'évaluation de la potabilité de l'eau en temps réel, n'est en place aux différentes installations.
Le conseil de Saint-Colomban a adopté une résolution afin d'obtenir un accompagnement financier pour permettre la mise à jour des aqueducs.
Monsieur Lalande souligne que les municipalités ne se rebutent pas hériter de la responsabilité des ces aqueducs privés, mais encore faut-il un minimum de prévisibilité financière.
Des rencontres ont été demandées avec les 2 ministères concernés dans ce dossier.
Des changements s'imposent
L'entreprise n'avait aucuns fonds cumulés pour permettre les mises à jour des systèmes, un manquement grave selon monsieur Lalande.
Il compte travailler afin qu'au prochain changement législatif, on oblige que les propriétaires aient un fonds d'urgence pour éviter ce type de situation à l'avenir.
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