Des partisans de l'enfouissement partiel de la ligne à haute tension Grand-Brûlé-dérivation Saint-Sauveur ont manifesté devant le siège social d'Hydro-Québec, à Montréal, dimanche après-midi.
Leur intention est de faire valoir qu'un tel aménagement est indispensable pour préserver l'apparence de Saint-Adolphe-d’Howard à vocation récréotouristique alors que le premier ministre Couillard vient d’accorder l’enfouissement partiel en Estrie pour le projet Interconnexion Québec-New Hampshire.
Ce revirement du gouvernement est accueilli comme une injustice par les citoyens et les élus de St-Adolphe et de la MRC des Pays-d’en-Haut, qui réclament l’enfouissement sur 10 kilomètres.
Hydro-Québec n'a nullement l'intention de plier dans ce dossier indiquant qu'un tel aménagement entraînerait des coûts d'environ 60 millions de dollars qui devraient être épongés par la clientèle de la société d'État. Selon sa porte-parole, Geneviève Chouinard, si ce scénario de l'enfouissement devait se concrétiser , une boîte de Pandore s'ouvrirait.
Des appuis partout dans la région et au Québec
Le 27 novembre, toutes les MRC de la région des Laurentides, par le Conseil des préfets et des élus des Laurentides, ont appuyé cette demande. De leur côté, les trois partis d’opposition à l’Assemblée nationale ont appuyé unanimement un projet de motion demandant la prise en compte de l’enfouissement dans St-Adolphe.
Le nouveau préfet de la MRC des Pays-d’en-Haut, André Genest, a insisté sur l’importance qu’Hydro-Québec respecte les caractéristiques de la région. « Il y a une vingtaine d’années, la Charte des paysages des Laurentides n’a pas été adoptée par hasard par les élus et la population des Laurentides. Les paysages laurentiens constituent la richesse fondamentale de notre région. C’est pourquoi, encore aujourd’hui, les élus des Laurentides mettent autant d’efforts à la faire respecter » a-t-il déclaré. Rappelons que le projet d’Hydro-Québec contrevient à la Charte des paysages des Laurentides.
La députée de Québec Solidaire, Manon Massé, a pris la parole lors de la manifestation : « J’invite monsieur Couillard à intervenir rapidement dans ce dossier. Il ne peut pas ignorer une demande qui vient d’autant de citoyens et d’élus de toute une région. Cela fait près de cinq ans que ces gens font des démarches rigoureuses, avec l’aide d’experts, pour en arriver à une solution acceptable. Il y en a une sur la table qui rallie tout le monde, il faut que monsieur Couillard en tienne compte ».
Guy A Lepage, qui était à l’extérieur de Montréal, a tenu à réitérer son désaccord envers le tracé d’Hydro-Québec, qui traverse la portion la plus névralgique de la municipalité : «En plus de dévaluer instantanément la valeur immobilière des maisons des résidents - qui est assez écervelé pour acheter à prix fort une maison plantée devant un pylône?-, ce saccage va bouleverser l’écosystème et enlaidir à jamais le paysage».