La pénurie de chauffeurs d'autobus scolaire est telle que certains patrons de compagnie de transport font maintenant les circuits.
C'est ce que confirme Daniel Lajeunesse, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transcobec (CSN) à St-Jérôme, qui ajoute qu'il n'est pas rare que des comptables, mécaniciens ou des répartiteurs formés, prennent le volant, faute de personnel.
Selon M. Lajeunesse, cette situation s'explique notamment par le fait que les conditions de travail des chauffeurs sont difficiles.
«C'est pas juste de conduire l'autobus, c'est vraiment de s'assurer de la sécurité des enfants dans l'autobus, gérer pour pas que ça déborde dans l'autobus, lorsqu'il y a des enfants qui sont agités. Il faut qu'ils se concentrent sur la route aussi. Ils ont une grande responsabilité pour le peu de salaires qu'ils ont et qui n'a jamais été reconnu. C'est un gros problème pour le recrutement des chauffeurs. On veut communiquer avec le gouvernement, mais rien de bouge.»
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transcobec, qui regroupe 110 chauffeurs responsables de 90 circuits scolaires et qui transportent environ 6000 élèves, affirme que le revenu moyen des conducteurs d'autobus scolaires est de 19 000 $ par année.
L'aide des parents demandée
La semaine dernière, le Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord (CSSRDN) a de nouveau envoyé une lettre aux parents expliquant que certains circuits ne peuvent être effectués en raison de la pénurie de conducteurs de véhicules scolaires et sollicitant la collaboration des parents.
L'organisation fait également état de l’annulation des circuits sur son site Internet.
«Le manque de conductrices et de conducteurs de véhicules scolaires était déjà un enjeu avant la pandémie, celle-ci a eu pour effet d’amplifier cette problématique. Actuellement, certains circuits ne peuvent être effectués, faute de trouver des employés qualifiés au sein des compagnies de transport avec lesquelles nous faisons affaire. Lorsque c’est le cas, nous sollicitons temporairement la collaboration des parents afin de veiller eux-mêmes au transport de leur enfant à l’école. Nous sommes conscients des difficultés que cette situation engendre pour l’organisation familiale et des désagréments qui en découlent.»
Alors que la pénurie touche toutes les compagnies de transport, le CSSRDN indique aux parents qu'il est difficile de prédire si la situation se résorbera bientôt.
Une formation en conduite d’autobus (AEP) est offerte par le Centre de formation du transport routier de Saint-Jérôme et le taux de placement frôle les 100 %.