315 victimes de traite de personnes ont été identifiées dans les Laurentides et 80 autres sont suspectées de l’avoir été.
C'est ce que conclut une recherche inédite dévoilée dans les dernières heures par l'organisme Le Phare des AffranchiEs et le Cégep de Saint-Jérôme.
Plus de 40 % des intervenants qui ont participé à l'étude, soit les corps policiers, des gens du réseau de la santé, scolaire, du communautaire et de la DPJ, indiquent qu'ils ne savent pas où référer les personnes exploitées.
Ce rapport lève le voile sur une grande méconnaissance de la problématique dans la région, un manque criant de formation et sur les difficultés à identifier les besoins spécifiques des victimes.
Profil des victimes :
- La traite de personnes dans les Laurentides vise principalement des femmes (64,8 %) et des filles mineures (30,8 %).
- La forme de traite de personnes la plus signalée est l’exploitation sexuelle.
- Les victimes sont essentiellement des citoyennes canadiennes qui habitent la région et 62,2 % d’entre elles ont été exploitées sur le territoire des Laurentides.
- Près de la moitié (48,0 %) des personnes susceptibles d’être en contact avec une victime de traite affirment n’avoir reçu aucune heure de formation, atelier de sensibilisation ou de cours sur la traite de personnes.
« La traite des personnes dans les Laurentides est un phénomène mal connu et difficile à mesurer. Les gens pensent souvent qu’elle se déroule seulement dans les grands centres urbains et pourtant, ce n’est pas le cas. Elle existe ici, dans les Laurentides. Cette recherche nous permet d’affirmer haut et fort que des actions concrètes peuvent être faites par tous, peu importe leur rôle, pour protéger davantage nos jeunes et moins jeunes »
« Je tiens à remercier tous les organismes partenaires pour leur travail de concertation. Leurs contributions ont grandement aidé à mieux comprendre la problématique de la traite. Nous souhaitons que cette étude devienne une référence dans les milieux laurentiens et espérons-le, constitue un apport important à la mise en place d’actions concrètes et à l’élaboration de politiques à long terme conçues pour protéger les droits et mieux répondre aux besoins variés des victimes »
Aider les victimes dans la région
L'équipe de recherche remettra ses recommandations aux élus et aux organisations concernés.
Qu’il s’agisse d’initiatives de sensibilisation, de formation du personnel ou de création d’un filet de sécurité efficace pour les victimes par la mise sur pied d’un système de personnes-ressources, ces pistes de solution n’ont qu’un seul but : améliorer la réponse laurentienne à l’enjeu de la traite.
Rappelons que la Commission parlementaire sur l’exploitation sexuelle des mineurs au Québec, présidée par l'ex-policier et maintenant ministre Ian Lafrenière, prévoit remettre son rapport en décembre prochain.