Le Regroupement des parcs aquatiques du Québec (RPAQ) est dans l'incompréhension totale face à une possible réouverture et demande l’heure juste au gouvernement Legault.
Selon cette association, dont le Parc aquatique Sommet Saint-Sauveur et le SuperAquaClub de Pointe-Calumet font partie, Québec manque de confiance à l’égard des gestionnaires d’installations aquatiques au niveau de leur « capacité d’offrir des installations sécuritaires » à leur clientèle.
« Les parcs aquatiques du Québec sont les experts dans la gestion sécuritaire de bassins d’eau récréatifs. Pourquoi, dans ce cas, ne sont-ils pas considérés comme tels par le gouvernement, alors que les piscines publiques, de camping et d’hôtels, ainsi que les jeux d’eaux peuvent, eux, rouvrir leurs portes ? », se questionne Yves Juneau, porte-parole du Regroupement des parcs aquatiques du Québec.
En entrevue à CIME, le président et chef de direction du groupe Les Sommets, Louis-Philippe Hébert, a confirmé que tout est planifié pour permettre aux populaires glissades d'eau de St-Sauveur de respecter les mesures sanitaires et la distanciation physique de deux mètres, comme le recommande la Santé publique.
« Le plan sanitaire est très détaillé. On est prêt. Les sauveteurs veulent revenir. (...) La piscine à vague est remplie et filtrée et on a même changé le chauffe-eau cette année. »
Alors que les équipes travaillent à peaufiner les moindres détails en vue d'une réouverture, M. Hébert rappelle que le site fait un kilomètre carré de superficie, donc ce n'est pas l'espace qui manque pour accueillir les gens.
Alors qu'on a annoncé hier l'assouplissement de certaines règles de distanciation sociale et de rassemblements et que les piscines publiques et les jeux d'eau ont reçu le feu vert, les gestionnaires d’installations aquatiques demeurent mécontents.
L’incertitude qui plane dans l’industrie a un impact majeur sur la rétention d’emploi et les retombées économiques régionales.
Certaines entreprises se questionnent même sur la pertinence de poursuivre les préparatifs de la saison.
« Ce que je déplore c’est le manque de transparence du gouvernement. Notre plan sanitaire a été analysé et nous sommes encore dans l’attente d’une date de déconfinement. La préparation de ces mesures additionnelles prend du temps et de l’argent. Malgré le sérieux de notre démarche, le gouvernement ne semble pas comprendre la réalité de notre industrie. Je me sens prise en otage et c’est vraiment frustrant », déplore Nadine St-Amant, propriétaire du SuperAquaClub.
« Cette incompréhension est d’autant plus choquante, car rien n’indique que l’exploitation publique ou privée d’un lieu de baignade ait un quelconque effet sur les risques de contagion. Ce sont des lieux de baignade et de rafraichissement similaires qui devraient être considérés de façon similaire », ajoute Sylvain Lauzon, président et chef des opérations chez Groupe Calypso Valcartier.
Rappelons que les parcs aquatiques du Québec emploient environ 3000 personnes, reçoivent en temps normal plus de 1,4 million de visiteurs par année et génèrent d'importantes retombées économiques dans les régions qui les accueillent.