La Ville de St-Jérôme a été appelée à réagir à la fermeture annoncée de la halte-répit du Book Humanitaire, qui accueillait près de 80 itinérants chaque nuit sur la rue du Souvenir.
Questionné sur le plan d'action qui sera déployé afin d'éviter les débordements ou la multiplication des campements illégaux, le maire Marc Bourcier a indiqué par courriel que le service de police, celui des Travaux publics et des Loisirs s'ajusteront selon les besoins observés, reconnaissant qu'il n'y a jamais eu autant de personnes sans abri sur le territoire, comme ailleurs au Québec.
C’est un fait connu et documenté, il n’y a jamais eu autant de personnes sans abri tant au niveau régional qu’à la grandeur du Québec! Les services offerts sont en pleine réorganisation. Les nouvelles bonnes pratiques nous amènent vers une approche différente face à l’itinérance et c’est ce que nous souhaitons à Saint-Jérôme. Plutôt que d’entretenir le statu quo, il faut un meilleur encadrement, de la sécurité et une prise en charge plus importante de la clientèle. Les élus et l’administration sont très sensibles à cette réalité et nous continuerons à être des facilitateurs dans la recherche de solutions afin de s’adapter à cette période de transition dans l’offre de service.
Une rencontre a eu lieu ce matin avec le CISSS des Laurentides et les directions de la Ville afin d’évaluer cette « nouvelle réalité », mais on ne sait pas si l'ouverture d'un nouveau centre d'hébergement d’urgence à haut seuil de tolérance a fait partie des discussions. Il y a deux semaines, le CISSS n'envisageait pas cette possibilité.
À ce propos, le maire de St-Jérôme affirme que La Hutte accepte déjà de recevoir la « clientèle de bas seuil » à l'église Sainte-Paule et compte sur le CISSS des Laurentides pour la prise en charge des itinérants dont l’état de santé est trop précaire.
Plusieurs intervenants sur le terrain, qui se sont confiés à CIME dans les dernières heures, croient que la fermeture de l'urgence du Book Humanitaire laissera un grand vide dans l'offre de service du grand Saint-Jérôme.
Invité à s'exprimer davantage en entrevue, le maire Bourcier a refusé notre invitation. La Ville a également refusé de commenter nos informations selon lesquelles elle a envoyé à la Légion canadienne quatre lettres d'infraction en matière de zonage.
De son côté, le CISSS des Laurentides n'a pas encore répondu à nos questions.
MISE À JOUR | Mercredi 28 septembre
Le CISSS des Laurentides indique qu'il continuera d’appuyer le Book Humanitaire dans la transformation de son offre de service et l’accompagnera à ajuster ses pratiques afin de répondre le mieux possible aux besoins de la clientèle itinérante qui se retrouve à St-Jérôme.
Toutefois, il n'y a pas de plan d'action précis du système de santé et de services sociaux pour faire face à la fermeture de la halte-répit, comme l'ouverture d'un refuge d'urgence à bas seuil d'accessibilité.
Le CISSS des Laurentides continue de mettre de l’avant le programme ESPOIR, soit l’Équipe de Suivi de Proximité offrant de l’Intervention de Réinsertion.
«En appuyant le Book humanitaire dans la transformation de son offre de service, le CISSS des Laurentides maintient son financement auprès de celui-ci. (...) L’offre de service sur le territoire de la MRC Rivière-du-Nord a été fortement bonifié et ajusté aux meilleures pratiques cliniques. Le nombre global de lits a été augmenté de plus de 100% en avril 2022. L’ajout de plus de 31 lits de transition et de réinsertion long terme permet d’optimiser davantage l’accompagnement vers le logement.»
«Comme ce fut le cas tout au cours de l’été, le CISSS des Laurentides, les policiers et la ville font une concertation hebdomadaire (ou plus si requis) pour agir de manière coordonnée selon l’évolution de la situation.»