Près de 12 % des résidents de Lachute sont en situation de vulnérabilité, soit le double de la moyenne québécoise.
Selon ce que révèle une récente étude publiée par la Fondation pour l'alphabétisation, ces résultats s’expliquent essentiellement par des enjeux plus élevés de sécurité du revenu et par des résultats en littératie plus faibles dans sa population âgée de 16 à 65 ans.
Ce double enjeu créerait une spirale de précarité sociale et économique.
«En effet, la coexistence d’enjeux de littératie et de revenus donne lieu à une tempête sociale parfaite. D’une part, les compétences de base insuffisantes sont un frein évident à l’employabilité, à la progression salariale ainsi qu’à la formation scolaire et professionnelle. D’autre part, vivre en situation de faibles revenus rend, sans un appui financier spécifique, quasi impossible le déploiement des ressources et du temps nécessaires pour l’apprentissage adulte, le raccrochage scolaire ou la requalification professionnelle. En somme, les deux phénomènes s’alimentent l’un et l’autre, créant une spirale de précarité sociale et économique.»
Pour renverser la vapeur, l'économiste et auteur de l'étude, Pierre Langlois, croit qu'il faudrait que le Québec aille plus loin et associe un programme de requalification des compétences de base à un autre visant un soutien financier minimal à la hauteur de la mesure du panier de consommation (MPC) d’un ménage ou d’un individu sans contrainte à l’emploi.
Une telle stratégie, présentée au Conseil du patronat du Québec, à la Fédération des chambres de commerce du Québec et à la Commission des partenaires du marché du travail, permettrait à plus de 176 000 personnes, de 20 à 59 ans, en situation de grande vulnérabilité de sortir à la fois de la pauvreté économique et sociale, dans un contexte où le Québec vit des enjeux d’inflation et de pénurie de main-d’œuvre.
L'entrevue que nous a accordée l'économiste Pierre Langlois est disponible ci-haut.