Carl Girouard se sentait investi de la mission de tuer des gens, au moins 6 ans avant de semer la mort dans le Vieux-Québec.
Le résident des Basses-Laurentides témoignait mercredi à son procès pour deux meurtres et cinq tentatives de meurtre, le soir de l'Halloween 2020.
Durant son témoignage, l'accusé de 26 ans a répété des dizaines de fois le mot mission pour expliquer le devoir « de la plus haute importance » qu'il se devait d'accomplir pour changer le monde en étant un agent du chaos.
Carl Girouard confirme d'ailleurs qu'il réflichissait depuis l'âge de 18 ans à l'idée de tuer des gens au hasard avec un sabre, tuerie qui s'est concrétisée 6 ans plus tard. Maniaque de jeux vidéos de combats d'épées au point d'y jouer 24 heures d'affilée sans dormir, il affirme qu'il mélangeait la réalité et le monde virtuel, et ce, depuis son adolescence.
L'accusé, qui plaide la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux, prétend aussi que deux personnalités l'habitaient jusqu'au soir du 31 octobre où il a marqué Québec à jamais, soit le Carl normal et un autre Carl solitaire, isolé qui avait la mission de tuer.
Il soutient que le Carl qui a commis les meurtres n'existe plus depuis son arrestation. Ce dernier est traité avec des antidépresseurs depuis qu'il est emprisonné.
Le Carl de la mission et l'autre Carl. Je me suis battu avec ces deux Carl-là souvent.
Quant à savoir pourquoi l'accusé a choisi le Vieux-Québec, à 3 heures de route de sa résidence de Ste-Thérèse?
Il répond les statues, et le décor médiéval qui s'apparente à ceux de ses jeux vidéos. La date de l'Halloween, et la pleine lune sont aussi des ingrédients qui l'ont convaincu de passer à l'acte.
N'empêche, il précise qu'il était nerveux avant de passer à l'acte et qu'il avait des coups de chaleurs, ce qui explique pourquoi il s'était débarrassé de son manteau.
Avant lui, sa mère Monique Dalphond a relaté que son fils n'allait pas bien depuis des années, qu'il n'avait pas d'amis, qu'il se parlait seul dans la douche et qu'il collectionnait les épées de même que les costumes de samouraï. Déjà au primaire, des pédopsychiatres lui avaient fait comprendre que l'état de son enfant était très inquiétant.
À la barre des témoins, Girouard est nerveux, mais sa voix est claire, il répond de façon catégorique aux questions de son avocat.
Son contre-interrogatoire se poursuivra jeudi matin. La défense fera ensuite entendre la directrice des services professionnels du Centre de détention de Québec et le psychiatre Gilles Chamberland.